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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 10:44
L’ombre et la mort, le soleil et la Vie !  par jm Wetzel                   Les mots sont souvent allégoriques, mais faciles à déchiffrer. Surtout chez celui qui a connu, dès sa jeunesse, de multiples dangers.  En 1939, ma Lorraine natale fut envahie par les nazis. L’après- midi de notre Confirmation, en « cinquième » au collège de  Saint-Clément à Metz, débarquèrent une horde de « verts-de-gris », qui en prirent possession, pour en faire une horrible caserne ! C’est alors que je me suis juré de les combattre, comme je le pourrais...                                                         -Avec mon copain Raymond, à Rombas, notre ville natale ( où mon père était directeur d’Ecole), nous nous mettons alors à « fréquenter » le Collège où les soldats nazis bivouaquaient, provisoirement. A deux pas de ma maison familiale. Nous faisions « amis/amis » avec eux, avec la perspective de saboter l‘un ou l’autre camion voire un de leurs blindés! Des gamins en « admiration », qui jouaient les « collabos », ne pouvaient être suspectés d’être ennemis du Grand Reich ? Ce qui nous a permis de glisser des bouts ferrailles ou de l’huile avariée dans quelques blindés s’apprêtant à rejoindre les fronts ! Et ce, durant plusieurs mois, car, le 17 avril 1941, un avis sans rémission expulsait, mes parents, ma sœur et moi. Notre frère ainé, étudiant à Nancy, avait fui  dés l’invasions nazie, en vélo jusqu’à Valence ....Où il trouva une famille d’accueil, le temps de percevoir une assistance financière de nos parents. C’est là, qu’après une escale à Lyon, il nous trouva un home en  location !                                                                                                       Au lycée, je fis la connaissance de l’Aumônier, le Père Chalamet, qui me révéla qu’il était un des patrons de la Résistance. Il me confia la distribution du journal clandestin « Témoignage Chrétien ». Il m’avoua sa désillusion face aux « familles bien pensantes », qui se laissaient embobiner par Pétain ... A deux  reprises, sur 3 opérations de sauvetage, je pus prévenir à temps des familles juives, avant que la gestapo ne les appréhende, afin des les expédier dans les camps de la mort !                                                                                                           -Le 6 juin, à l’annonce du débarquement, je m’apprêtais à rejoindre le maquis en avant-garde du Vercors. Ma « qualité » d’adolescent me facilita les contacts avez les nazis aux barrages de contrôles.... Arrivé à quelque pas des résistants, leur commandant, le capitaine « Pierre », me demanda de retourner à Valence, où ma jeunesse  favoriserait  mes liaisons avec son unité . Je fus certes déçu... moi, qui me voyais déjà, la mitraillette au poing, criant « sus aux nazis » !! In  fine,  J’ai eu forte chance, en dépit d’une situation périlleuse. Le 23 juillet, je devais passer le relais à une jeune fille. Rendez-vous à 7 heures à la gare de Valence. La demoiselle de 23 ans, et moi 17, nous lancèrent dans la montée d’un dizaine de km, direction contreforts du Vercors. Une unité de SS contrôlait les visiteurs ! C’était le jour de l’assaut aérien du plateau ! Ma compagne d’occasion, d’avouer qu’elle avait oublié at home sa carte d’identité et qu’elle me laissait en otage. Un SS me braqua sa mitraillette sur le plexus... J’ai attendu 87 minutes . Plus un poil de sec ! In fine, elle réapparut très décontractée. Après barrage, je lui expédiais une gifle vengeresse !--   Pourquoi je plonge dans ces évocations ? Tout bonnement parce que les « souvenirs d’adolescence ne s’effacent jamais » ... Jean-Marie Wetzel – Journaliste honoraire AFP- Ecrivain – Au Cannet –sur-Côte- d’Azur   
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commentaires

C
Cher blogueur lointain,<br /> Pendant que vous sabotiez les véhicules allemands au Collège de Rombas, j'accompagnais mon grand-père au champ, quelques centaines de mètres plus bas, à proximité de l'école primaire bien connue de votre père. J'habitais rue du Maréchal Foch, non loin du Dr Job et en face des superbes villas louées aux cadres de "l'Usine". Je me trouvais sans le savoir (j'avais entre 0 et 1 an) dans une situation originale. Mon père, militaire de carrière, chassé par l"'invasion allemande de la ligne Maginot où il était affecté, avait choisi de partir vers le sud pour éviter l'enrôlement de force dans l'armée allemande ou le travail obligatoire en Allemagne. Son intention était de trouver un point de chute pour notre petite famille (mes grands-parents, ma mère et moi) au delà de la ligne de démarcation. Le sort en décida autrement. La belle maison de mon grand-père fut choisie pour loger le lieutenant Hartmann, l'un des principaux chefs allemands à Rombas. Mes grands-parents habitaient le rez-de-chaussée, le lieutenant le 1er étage, ma mère et moi le second. Dorénavant, toute tentative de fuite pour retrouver mon père devenait donc suicidaire. Pour nous, la vie s'écoula alors paisiblement, sans trop de privations car nous étions "protégés". Malgré les appels de plus en plus insistants de mon père par des voies diverses, ma mère refusa de partir, car elle savait ce qu'il s'ensuivrait pour ses parents. De son côté mon père s'engagea très activement dans la résistance (ORA) au sein de différents maquis du Lyonnais puis du Sud-Ouest et fut tué en septembre 1944 lors de la libération d'Autun, Les réjouissances de l'après-guerre firent se cicatriser les plaies et lorsque ma mère décida de se remarier en 1949, le maire de l'époque lui fit la déclaration suivante qui m'a été rapportée des dizaines de fois par la suite : "Pour vous c'est un jour heureux, mais pour moi c'est un jour triste car vous m'enlevez mon meilleur élève". C'est ainsi que Monsieur Wetzel s'est installé dans mes souvenirs. J'ai pensé que cette anecdote pouvait vous intéresser. Avec toute ma sympathie. Claude Jacquemin
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